On ne dira peut-être jamais assez à quel point le LIMOUSIN est redevable au “ mouvement folk ” et à ces jeunes musiciens des années 70, venus d'ailleurs à la recherche de trésors musicaux que le pays lui-même avait enfouis avant de commencer à les oublier.

Parmi ces richesses, un instrument, la chabrette, qui avait déjà été supplantée partout ou presque, dans l’imagerie régionale, par la cabrette, empruntée par les groupes fokloriques locaux à leurs homologues auvergnats.

Les travaux du lyonnais Éric MONTBEL ont très largement contribué à sauver cette cornemuse si particulière de la disparition à laquelle elle semblait condamnée. Dans son sillage, des musiciens limousins, au premier rang desquels Philippe RANDONNEIX — le premier “ professeur de Chabrette ” du C.N.R. de LIMOGES — ont consacré une énergie toujours renouvelée à la promotion de ce magnifique instrument. Des luthiers se sont lancés dans la facture de ce qui est encore de nos jours un véritable casse-tête organologique, objet permanent d'interrogations, et dont on ne sait pas toujours bien si on adore ou déteste les si capricieuses “ notes bleues ”.

Une génération est maintenant passée. Le nouveau professeur de chabrette du C.N.R., Sylvain LACOUCHIE, a vingt-cinq ans, et la musique de Couleur CHABRETTE, comme la peinture de Jean-Joseph SANFOURCHE à qui elle est dédiée, est probablement à la fois très vieille, enracinée dans une mémoire collective sans age, et très jeune aussi, largement ouverte et sensible au monde d'aujourd'hui.